Brody, arrivée un poil stressée par ses 15h d’avion,
commence tranquillement à prendre ses aises, observe le paysage du haut de sa
chaise sur la terrasse du balcon, chasse le papillon, mais là elle a trouvé
plus fort qu’elle !
jeudi 28 novembre 2013
mardi 26 novembre 2013
Découverte du Sud
Je choppe Karim en sortie de garde direction Ngouja, la
plage aux tortues. Karim croyait à un mythe, mais à peine la tête dans l’eau,
c’est la stupéfaction : des tortues à perte de vue !! un poil
exagéré, mais tu ne nages pas 30 mètres sans en croiser au moins une !
Cette plage est en effet pourvue d’une herbe dont elles raffolent, expliquant
une telle concentration de carapaces. Et là c’est magique, tu nages, tu danses,
tu caresses ces reptiles de délicatesse. Souvent accompagnée d’un ou deux
poissons pilotes, la tortue est reine. D’ailleurs, vous ne connaissez pas la
légende de Dame Tortue ?
« Un jour, bien
longtemps avant la venue des hommes, les poissons se sont réunis pour savoir ce
qu’ils feraient en cas de famine… Ils ne trouvèrent qu’une solution, celle de s’entre-dévorer.
Mais il manquait quelqu’un à l’appel des animaux marins : dame Tortue, une
marginale. Lâchement, parce qu’il fallait faire vite et que les absents ont
toujours tort, ils décidèrent à l’unanimité que ce serait elle qui serait
mangée. Quelques émissaires furent mandatés pour lui annoncer la nouvelle. Il
faut dire qu’en ce temps-là, les tortues étaient nues et sans carapace… mais
pas dénuée de cervelle ! Celle-ci leur dit : « parce que j’étais
absente vous m’avez désignée. Parce que
je n’étais pas là, me voilà coupable et donc victime ! » Les envoyés,
gênés, n’osaient rien dire. « C’est comme si vous disiez que Dieu n’était
pas là ! » A ce moment, elle prononça des versets du Coran et, tout
droit du ciel, lui descendit une carapace… On dit que depuis ce jour il n’ont
pas encore réussi à la manger ! »
Après un bon repas avec tartare de thon rouge, marlin et mataba au resto de la plage, Karim sombre de sommeil à l’ombre d’un baobab. Mais il ne s’écoulera pas 2h, qu’il se fera réveiller par un méchant grain, un orage, une pluie diluvienne qui ne s’arrêtera pas. Mouillés pour mouillés nous allons nous baigner, il fait bien plus chaud dans l’eau !
Le lendemain, après une bonne grasse mat et avoir avalé des
brochettis accompagnés de bananes grillées (le tout pour la modique somme de
2,50€ pour 2), nous partons explorer les fonds-marins du sud. Encore une
magnifique plongée, bien qu’un poil perturbée par mon vertige alternobarique… Tout est bien qui finit bien, avec un coucher
de soleil dans la mangrove.
vendredi 22 novembre 2013
Semaine plongée
Pendant que Karim s’exalte au boulot, je réapprends la
stabilisation sous l’eau, admire la beauté des fonds marins et me décide enfin
à passer la formation niveau 2 de plongée ! A nous les requins et autres
dauphins… En attendant, je m’exerce à la photo sous-marine, un plaisir oculaire
perpétuel tellement c’est beau !! Je passe donc le plus clair de mon temps
sous l’eau...
Sinon on est allé voir les monologues du vagin version
mahoraise hier soir, théâtre en extérieur sur un petit bout de terrain vague,
génial ! Très bien adapté avec quelques chants en mahorais, un monologue
sur « tape pas la boueni (femme en shimahoré) », un autre sur le viol, bref tout y est
passé et en beauté…
jeudi 21 novembre 2013
Le boulot
Alors, clairement ce qui frappe,
c’est la patience des gens. On est quand même pas mal de doc sur place mais
quand il y a des sorties SMUR, ce qui supprime un médecin, un infirmier et un interne,
ça devient plus dur, mais personne ne se plaint ! Les locaux sont confortables et l'équipe soignante trop sympa.
Les pathologies sont diverses et
variées et même tropicales. Je citerai
juste : diarrhées glairo sanglantes, anémie sur carence essentiellement, fièvre
typhoïde, hépatites , troubles ioniques
(perte de potassium, souvent induite par des traitements traditionnels). En
effet, près de la moitié des patients ont vu un « fundi », avant de
venir à l’hôpital. Chez les enfants c’est un peu les mêmes pathologies avec en
plus les pneumopathies, les asthmatiques et les retards de croissance, sans
oublier les viols. Il y a beaucoup de traumatologie, avec des fractures en tout
genre. C’est souvent des accidents de la route, des chutes de manguiers (c’est la saison), ou des agressions. Et c’est
la même en préhospitalier : on peut aller directement sur les lieux ou au
domicile (souvent des banga : maisons faites en tôle ou en torchis) ou le
reste du temps on va en renfort aux dispensaires. Il y en a 4 gros, répartis au
4 coins de grande terre et un sur petite terre.
J’ai fait mon premier vol hélico pour
aller chercher au nord un petit de 3 mois en détresse respiratoire. Et bah c’est
trop cool, on voit les différences de fond dans le lagon, c’est des nuances de
bleus turquoises, de quoi oublier l’austérité de la vie pour certains.
Et puis aux urgences, on voit
souvent les kwassa-kwassa. Ce sont de petites pirogues qui emmènent les
comoriens sur Mayotte. C’est un business
mafieux, plus ou moins dégueulasse ; il faut payer au minimum 500 euros
pour un aller à plusieurs sur le bateau (et t’es pas sûr d’arriver vivant).
Je
parlais de patience, un ben là c’est tout simplement dingue : les gens
arrivent avec des pathologies graves souvent trop tard. Sur des abcès du bras,
quand tu viens 3 mois après le début, bah souvent on t’enlève le bras…. Une
étude est en cours dans le service pour savoir si l’hôpital ne gagnerait pas à
mettre des toubibs là-bas pour premièrement réaliser les transferts sanitaires
dans de bonnes conditions et secundo de les réaliser dans les bons délais.
Le dernier truc, car je vous
passerais les difficultés à avoir des avis médicaux spécialisés, des scanners,…,
c’est l’AGD. Affection Grave et Durable, c’est le nom qu’on donne pour que les
patients ne bénéficiant pas de la sécu, soient pris en charge par l’hosto. Si t’as
pas la sécu, tu payes 30 euros la consultation aux urgences et 10 euros pour le
traitement. Et ceux qui n’ont pas la sécu, c’est souvent les clandestins et eux
ils n’ont pas une tune. Alors le truc marrant c’est que la décision AGD, ne
dépend que du médecin urgentiste qui prend le patient en charge. N’étant pas un
amoureux de l’administratif mais plutôt d’Hippocrate, moi je leur signe tous le
droit aux soins gratuits et on est plusieurs à avoir cette philosophie. Je
calmerais tout de suite les ayatollahs de l’économie sanitaire, et ceux qui voient
leur trou (celui de la sécurité sociale) grossir à vue d’œil, en vous
expliquant qu’avant de venir faire chier un toubib qui soigne un malade à
mayotte, on devrait revoir les débordements métropolitains.
Marie est très demandeuse le soir,
pour que je narre mes journées de boulots. On sent qu’elle aussi à envie de
rencontrer ces gens, et d’adapter la médecine des bouquins à la vie mahoraise.
lundi 18 novembre 2013
Premier we à Mayotte
Après une grasse mat' bien méritée et un petit marché avec le plaisir d'y retrouver letchis, ananas et tomates qui ont du goût, nous traversons la brousse jusqu'à Saba dans le sud-ouest de l"île pour retrouver Alex (collègue de Karim rencontré à la Réunion et installé à Mayotte depuis 3 ans) et Annaik (sa copine infirmière) qui nous accueillent dans leur grande villa vue sur mer avant de nous emmener à une soirée sur la plage pour le départ d'un certain Thomas, réanimateur qui part travailler à la Réunion et donc que je remplace à Mayotte avant d'être sa collègue en mai prochain... le monde est encore plus petit ici !!
SADA
Soirée punch-méchouis le cul dans l’eau, un vrai régal !
J’ai ainsi rencontré tous mes futurs collègues dans une ambiance plutôt
décontractée…
Et le lendemain, dimanche sportif : nous avons loué un canoë
pour aller sur l’ilot Bandrélé, PMT pendant 2h et retrouvailles avec nos amis
les poissons multicolores, étoiles de mer, concombre de mer et coraux
magnifiques ! Superbe, tout simplement.
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