Pendant que je finis d'installer l'appart, de lire le guide de Mayotte et hallucine sur les trombes d'eau qui vont jusqu'à détruire une maison juste en dessous de chez nous...
pas de répits pour Karim qui est attendu à 8h à l'hôpital pour sa journée d'accueil. Rapide présentation du service, on te donne un carnet de traduction français-shimaoré (langue le plus parlée à Mayotte et pouvant elle-même varier d'un village à l'autre!...) et un lexique des médicaments disponibles à Mayotte, et bon courage !!
Peu de patients finalement, mais qui ont tous un vrai problème et bien que ce soit urgent, il ne consulte souvent qu'au bout de plusieurs jours et pour des pathologies très diverses, dont certaines nous sont bien obscures... En regardant la trousse médicale du samu, Karim s'étonne et rigole d'y voire autant d'ampoules de vitamines B1 (prescrites en France chez les alcooliques ayant fréquemment une carence en B1) : "ben, Karim, la vitamine B1, c'est le traitement d'urgence dans la crise aiguë du Béri-Béri!.."... bref y en a encore des choses à apprendre !!!
Ceci dit, je ne sais pas si c'est pour nous rassurer, mais on nous explique que les principales difficultés rencontrées en consultation médicale sont les biais de traduction, l’ignorance des pratiques de la médecine traditionnelle (sachant que 40% des patients auraient recours à la médecine traditionnelle avant de venir en dispensaire ou à l'hôpital) et surtout l’incompréhension des représentations mahoraises de la maladie...
On vous fera un petit chapitre explicatif de cela, tout n'est pas encore très clair entre les mzungus (médecins blancs), les walimus guérisseurs, le maître fundi, le sorcier et les diables.
Bref Karim rentre à 19h hésitant entre le côté hyper intéressant de cette médecine et le côté flippant de maladies mal maitrisées...Mais on n'est pas venu astiquer de la roussette, va falloir bosser !!
Vision mahoraise de la médecine occidentale : « Médecine de conviction manichéenne qui cherche à séduire, qui cherche des adeptes et qui ensuite montre ses griffes : non-permanence des soins, indisponibilité, insuffisance de moyens, pénuries de médicaments fréquentes, compétence limitée et en tout cas décevante, d’une suffisance parfois arrogante ».
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